mercredi, octobre 17, 2007

Le baril de pétrole dépasse 85 dollars

Prix du baril.jpg

Le baril de pétrole a atteint 86,13 dollars, lundi dernier à New York. Comme vous pouvez le voir sur le graphique ci-dessus, on était à 20 dollars en 2002, à 30 dollars en 2004, à 50 dollars en 2006, et maintenant on dépasse 80 dollars.

Il faut savoir que la production de pétrole mondiale plafonne à présent à 84 millions de barils par jour.
Voici les chiffres pour les dernières années (source : EIA) :
- 2003 : 79,62 millions de barils par jour.
- 2004 : 83,12 millions de barils par jour.
- 2005 : 84,63 millions de barils par jour.
- 2006 : 84,60 millions de barils par jour.
- 2007 : 84,31 millions de barils par jour. (premier semestre)

Comme je l'ai écrit le 16 mai 2005 : le pic de production de pétrole mondial, c'est pour cette année, et les chiffres ci-dessus le prouvent. Depuis 2005, les puits existants s'assèchent plus rapidement que la découverte de nouveaux gisements, et on n'arrive plus à dépasser 84,6 millions de barils par jour.

Il est en train de se produire au niveau mondiale ce qui s'est déjà passé pour le pétrole off-shore britannique : on a dépassé le pic de production, et on entame la lente baisse de production.

Comme, dans le même temps, la demande de la Chine est en croissance forte, le baril à 100 dollars ne devrait plus tarder à arriver.

Pour en savoir plus :
1. Le baril de pétrole atteint un nouveau sommet à plus de 86 dollars (Le Monde)
2. Light Crude Oil (CL, NYMEX) (TFC Commodity Charts)
3. Other International Petroleum (Oil) Data (Energy Information Administration)
4. Vers la fin du pétrole (Gaïa)

Crédit graphique : TFC Commodity Charts

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11 Comments:

Blogger kiwifrog said...

Doit-on se réjouir d'une telle hausse?

Du point de vue du consommateur, cela signifie une baisse du pouvoir d'achat.
Mais sur le plan environnemental, cela poussera sûrement les pouvoirs publics a investir plus fortement dans des énergies renouvelables... enfin espérons...

jeudi, 18 octobre, 2007  
Blogger Padraig said...

@toutcon (le mal nommé, j'en suis sûr) : Pour la production d'énergie électrique, ça va, merci, on n'utilise que très peu de pétrole (ou de gaz) en France. Donc pas besoin de faire grand chose de ce côté là. Pour les transports ferroviaires, les trains sont très largement électrifiés, et donc ça va aussi de ce côté là.

Reste le chauffage domestique et les transports automobiles. Pour le chauffage, la meilleure énergie est celle qu'on ne consomme pas. Donc mieux vaut investir en isolation qu'en production d'énergie renouvelable qu'on va gaspiller. Pour les transports terrestres, là aussi, mieux vaut intensifier la recherche pour faire des automobiles moins gourmandes, et le cas échéant limiter la vitesse (on va se traîner, mais bon...) plutôt que de se lancer à faire des carburants de substitution qu'on gaspillera. Aussi, l'intensification du ferroutage va dans le bon sens...

Bref, devant l'augmentation du prix du baril, se tourner vers les énergies renouvelables est la solution qui vient spontanément à l'esprit, mais ce n'est pas forcément la plus pertinente...

Et ce qui est bon pour, disons, l'allemagne, n'est pas forcément pertinent pour la France (par exemple, l'essentiel de la production d'électricité allemande est d'origine thermique - ce qui, on le sait, n'est pas du tout le cas en France).

jeudi, 18 octobre, 2007  
Blogger Jack said...

On doit résolument s'en réjouir, le porte-monnaie est le point sensible.
La planète, tout le monde s'en fout : il suffit de regarder le nombre de bagnoles avec un gus dedans pour s'en convaincre. Les solutions pour faire face à ces augmentations sont nombreuses, nous les verrons d'autant plus vite apparaitre qu'elles seront économiquement viables: vive le litre de gasoil à 5 €.

jeudi, 18 octobre, 2007  
Blogger Padraig said...

Luc, le graphe que tu nous montre est exact, mais extrêmement trompeur.

Ce que le graphe ne montre pas, c’est que le prix du baril a stagné entre 1980 et 2000 aux alentours de 30$. Pendant vingt ans, il n’a donc guère évolué, alors que le dollar perdait évidemment beaucoup de sa valeur, et que tout augmentait du simple fait de l’inflation. La hausse actuelle n’est donc qu’une correction bien naturelle, tout bien considéré. Par ailleurs, nous, on a des Euros qui se sont valorisés d’environ 30% depuis la création de la monnaie commune. Pour nous, un baril à 80$, c’est un peu comme s’il valait 30% de moins, soit 56$ - parce que nous achetons nos dollars avec des euros forts… 56$ ? Pas de quoi fouetter un chat !

Mais plus encore : si on s’intéresse au « vrai » prix du pétrole pour le consommateur américain (c’est à dire les prix du baril déflatés par l’indice des prix américain), on a une vue très, très différente : le prix du pétrole a baissé de façon spectaculaire de 1980 à 2000, passant de 80$ à 20$ le baril. Oui, je dis bien de 80 dollars le baril à 20 dollars le baril. Oui, son prix réel a baissé de 75% dans cette période ! ! !

Pour vous en convaincre, il suffit de consulter le graphique B de la page 2 de ce rapport.

Conclusion N°1 : il me semble bien naturel que le pris du baril se réajuste et rattrape son énorme retard par rapport aux autres denrées ou produits…

Conclusion N°2 : un graphe, même exact, peut être trompeur… Et même extrêmement trompeur...

jeudi, 18 octobre, 2007  
Blogger Padraig said...

Oups ! le lien vers le rapport de l'OCDE, c'est ici.

jeudi, 18 octobre, 2007  
Blogger Padraig said...

Une autre façon de présenter les choses : "On" nous dit que l'euro fort, c'est mal. C'est peut-être vrai pour Airbus. Ce n'est certainement pas vrai pour le prix à la pompe en Europe...

Par ailleurs, gardons à l'esprit que le prix à la pompe, c'est 20% de produit, 5% de profit pétrolier, et 75% de taxes. Si on voulait contenir la hausse des prix de l'essence, il suffirait de rendre les taxes fixes alors que, pour l'essentiel, elles sont aujourd'hui proportionnelles au prix du baril... Quand le prix du baril augmente, l'Etat s'en fout plein les poches, tout comme les compagnies pétrolières (TOTAL)... Vous me direz, l'Etat, c'est nous...

vendredi, 19 octobre, 2007  
Blogger Jack said...

Et c'est une bonne chose que le carburant soit cher : il suffit de regarder les voitures qui se vendent pour s'en convaincre. La question est que fait-on des impôts ainsi collectés, il conviendrait de réinvestir cet argent dans la recherche d'énergies alternatives : est-ce vraiment le cas ? Justement non...les besoins de notre état glouton sont énormes, ces taxes là servent à faire tourner cette machine.

vendredi, 19 octobre, 2007  
Blogger Blogus said...

D'accord avec Jack, le litre de gazole à 5 euros ça va changer le sens de notre économie ! Bravo pour ce blog, je partage beaucoup de points de vue dans Néosphère

mercredi, 24 octobre, 2007  
Blogger Luc said...

@ Patrick : "Luc, le graphe que tu nous montre est exact, mais extrêmement trompeur. "

Il n'est pas trompeur du tout. Mais tu as raison, c'est toujours utile de replacer les informations dans leur contexte.

Le graphe B. Prix réels du pétrole visible en page 2 du rapport de l'OCDE nous rappelle que, lors du premier choc pétrolier de 1974, le prix du baril était monté à 35 dollars (exprimé en dollars 2000 corrigés de l'inflation), et que, lors du deuxième choc pétrolier, il était monté à près de 80 dollars (valeur dollar 2000).

Ce que tu t'es bien gardé de dire dans ton commentaire, c'est que ces prix de 1974 et de 1981 étaient totalement artificiels. C'était simplement dû à une crise du cartel de l'OPEP qui avait fermé les vannes pour faire monter les prix, ce qui a été efficace. Et ensuite, la redescente vers 20 dollars opérée en cinq ans a été le fait des pressions opérés par les Etats-Unis pour obliger l'Arabie Saoudite à ouvrir les vannes en grand. De ce fait, l'OPEP a volé en éclat et n'a plus été une menace pour la marché mondial du pétrole dans les 20 ans qui ont suivi, où le prix du pétrole est resté stable à 20 dollars le baril (prix exprimé en dollars 2000).

Ce qui se passe en ce moment est d'une nature toute autre. Pour ton information, les vannes de l'Arabie Saoudite sont ouvertes au taquet. Il n'y a plus de marge de manoeuvre. La valeur de 92 dollars atteinte cette semaine n'a rien à voir avec une queconque manoeuvre de l'OPEP. C'est juste qu'on est au maximum de la capacité de production mondiale avec 84 millions de barils par jour, et qu'on ne peut pas fournir une goutte de pétrole supplémentaire.

Tu vois, c'est ton commentaire qui est extrêmement trompeur, pas le graphique que j'ai affiché qui, lui, est bien réel ...

dimanche, 28 octobre, 2007  
Blogger mika said...

Voilà nous y sommes le pic oil est en marche.
Dans les commentaires certains souhaitent des prix à 5 euros le litre d’essence !!
Quel folie !! vous n’imaginez donc pas les retombées économique !! l’inflation, le crache mondial, les grèves, des millions de gens vont tomber dans la misère.
Franchement je ne comprends pas comment on peu nous souhaiter du 5 euros le litre !
Pour info une réaction aujourd’hui est déjà trop tardive car pour mettre en place des solutions alternatives nous avons besoin de beaucoup de pétrole !!
Comme d’hab.. merci aux politiques qui à force de voir à court terme nous envoie tous dans le mur. J’espère que vous avez bien tous prévu des bas de laine

jeudi, 03 janvier, 2008  
Blogger Jack said...

Si nous étions tous avec le pétrole à 5 Euros ou 7 dollars, nous y serions arrivé progressivement bien entendu et les solutions alternatives plus rentables seraient plus proches et le peak oil loin encore devant nous.
Bravo a ceux qui pensent qu'il convient d'accélérer lorsqu'on approche du bord du précipice (pour sauter plus loin dans le vide sans doute...).
En 1973 au moment du premier choc, j'étais en Italie et nous avons vécu plusieurs dimanches avec interdiction totale de circuler : ce genre d'expérience aide à réfléchir.
Nous sommes en 2007 et il semble bien que nous soyons encore moins en mesure de réfléchir qu'en 1973 : c'est à désespérer de la race humaine.

vendredi, 04 janvier, 2008  

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